Est-ce que tu as vu… Marine ?

Boris Aubel
5 min readJun 3, 2021

Propos recueillis par Amélie Franco

Cette fois dans notre rubrique « Est-ce que t’as vu … ? » on part à la rencontre de Marine .

Mais où se trouve t-elle sur le vaste site d’Etika Mondo ? J’entends les oiseaux chanter, des bruits de pioches, aucun doute, elle est sur le chantier ! Assez rapidement elle demande aux volontaires : « Je vous retrouve où après ? » Il ne faudrait pas perdre les coéquipiers en pleine préparation des CEMs. Vous l’aurez compris, Marine est une pré-Cemeuse, elle a 25 ans et elle « envoie grave sur le chantier » m’a-t-on dit. Et vous apercevrez même une jolie compétence glissée dans l’interview.

Bonjour Marine, comment as-tu connu les CEMs ?

En faisant des recherches acharnées sur internet. C’était l’année dernière, dans le contexte où j’étais, j’avais terriblement besoin de retourner à la terre. À la base j’ai une formation qui me lie à la terre et j’étais dans un bureau… Je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais, j’ai cherché un lieu à côté de mon travail pour me réaliser, dans le domaine de l’écologie. En étant ici j’ai repris espoir, c’est sûr qu’on peut faire bouger les lignes, montrer que la situation n’est pas perdue et qu’il y a des raisons d’y croire.

En quoi le projet des CEMs peut t’aider à (y) croire en une transition écologique concrète ?

La profondeur dans la vision des CEMs avec toute la complexité des enjeux actuels et aussi les gens qui l’animent ! Il y a une grande différence de personnalité entre les 5 permanents, mais ils ont en commun d’être complètement déterminés ! Il n’y a pas d’autres solutions que celle-ci. Ils vont tout faire pour mettre en place cet outil. Ils y croient, ça se lit dans leur regard, ça se voit dans leurs yeux.

Quand t’es pas aux CEMs, tu travailles dans quoi ?

J’ai une formation de paysagiste conceptrice, un métier comparable à un couteau suisse, je connais le paysage sous toutes ses coutures. Je peux intervenir dans tout type de paysage, je peux le comprendre sous un biais visuel, contemplatif, ethnologique, historique … mon but, c’est de mener des projets pour révéler ce paysage.

As-tu déjà participé à d’autres chantiers participatifs ?

Oui j’ai fait un mois de wwoofing en mars dans une ferme pédagogique.

Quelle différence vois-tu avec la préparation du CEM chez Etika mondo ?

L’organisation ! On peut pas leur enlever c’est clair. Et puis le wwoofing c’est pas les mêmes horaires, c’est plus léger et parfois plus flou dans la mission.

Ici c’est plus clair, on est orienté dès le début vers une tâche précise, elle permet de développer une compétence et d’être à l’aise, ça permet de gagner en confiance et en autonomie.

Tu as parlé de la rigueur et de l’exigence du collectif, qu’est-ce que ces valeurs produisent chez toi ?

La confiance dans le fait que ce qui doit être réalisé le sera et que ce sera bien fait parce que ça a été réfléchi. Je vois que c’est bien ficelé donc ça donne envie de participer, de donner de soi et je sais que je ne serai pas démunie face à l’ampleur de la tâche parce que je ne suis pas toute seule.

Qu’est-ce qui te plaît dans le projet des CEMs ?

L’ambition qui est énorme ! Ça permet de me dire qu’il y a des leviers d’action, pas seulement individuels mais à grande échelle.

Si on veut s’y tenir, il faut mettre le paquet. En wwoofing on est entre 4h et 6h par jour, donc c’est surtout pour donner un coup de main. Ici l’idée c’est d’avoir une action concrète, massive et efficace dans le peu de temps où on est là. Il faut que ta présence compte et soit engagée. C’est pas des vacances… même si on a une vue magnifique sur le massif des Cévennes dont on profite chaque jour.

Et quelle énergie te reste-il après 10 jours à ce rythme ?

(Rire) J’ai une bonne réserve d’énergie par nature et ici je peux tellement l’investir ! Donc je me sens en pleine forme. Et puis je l’alimente tous les jours. Par le travail d’équipe, par le fait de voir que tout ce qu’on fait à une évolution, une progression, j’aime la satisfaction de voir un travail fini.

Quelle image as-tu quand tu penses aux CEMs ?

C’est comme si on construit une route à 50km/h, ça c’est les pré-CEMs. Et paf ! On va sur l’autoroute et on peut rouler à 130km/h, ça c’est les CEMs ! Et enfin, grâce aux CEMs, on permet de rejoindre une route de campagne pour qu’après nous ça « roule », et ça c’est les post-CEMs.

Est-ce qu’il y aura un avant-après cette expérience d’après toi ?

Oui mais je le savais déjà avant de venir en allant sur leur site. Ça m’a donné de l’espoir. Je me disais pendant mes études qu’en tant qu’humaine je peux faire plus que mes petits gestes. Là, je me rends compte que je peux passer à la vitesse supérieure. Je crois que l’espèce humaine n’est pas du genre à baisser les bras, faut juste lui donner les outils.

C’est quoi ton rêve pour les CEMs ?

C’est aller là où on a envie de bouger les lignes, se réunir et être en groupe pour après pouvoir entraîner d’autres groupes. Comme si une locomotive était en route et qu’elle allait lancer une autre locomotive. Je crois qu’une prise de conscience personnelle va embarquer d’autres locomotives. Ca commence avec nous, ça se poursuit aux CEMs et puis ailleurs, de mille autres façons.

Vidéo d’appel du 1er CEM de France

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